« Pour un kilowatt consommé uniquement par l’informatique, il y a 800 watts dégagés par l’environnement nécessaire pour faire fonctionner le data center : les bureaux, le chauffage, l’éclairage, la maintenance… »
Interview Nicolas Coppée / ENGIE from Média Animation asbl on Vimeo.
Nicolas Coppée est responsable du data center vert d’Engie à Gembloux
En 2016, Engie avait 11 data centers, aujourd’hui vous n’en avez plus que deux, et vous avez diminué votre consommation d’énergie de 72%. Comment y êtes-vous arrivé ?
Engie IT a réduit sa surface de data center de 60% et on a consolidé avec des équipements informatiques plus efficaces et qui consomment moins d’énergie, avec la même puissance de calcul. Pour vous donner un indicateur, le PUE (Power Usage Effectiveness) est le ratio entre l’énergie consommée par le data center divisé par l’énergie uniquement consommée par l’IT. L’idéal est un PUE de 1, ce qui est irréaliste évidemment. En Belgique, la moyenne est de 1.8. Cela veut dire que pour un kilowatt consommé uniquement par l’informatique, il y a 800 watts dégagés par l’environnement nécessaire pour faire fonctionner le data center : les bureaux, le chauffage, l’éclairage, la maintenance… Or nous sommes à 1.3, c’est le top des data centers mondiaux.
Un gros poste énergivore dans un data center, c’est la climatisation. En effet, les machines chauffent et il faut maintenir l’informatique à une certaine température. Là aussi vous avez innové.
On a modifié les centrales de traitement d’air classiques et on utilise l’air extérieur à 90% du temps pour refroidir les salles. On se contente d’aspirer l’air extérieur, de le filtrer et on souffle cet air à 21°. Les normes internationales permettent de monter jusque 27°. Si on montait à cette température, on baisserait encore notre consommation d’énergie mais on aurait moins de marge en cas d’incident : or le but d’un data center, c’est d’assurer une continuité de service.
Votre data center de Gembloux est qualifié de vert parce que vous n’utilisez que de l’énergie renouvelable.
On a réservé une partie de la production d’énergie verte du groupe Engie pour alimenter le data center, et notre objectif est de produire localement l’énergie verte dont le data center a besoin pour limiter les pertes en distribution.
Autre élément : Engie fait de la colocation de son data center, c’est aussi une manière de participer à la sobriété numérique ?
Exactement, on a construit un data center très performant pour réduire notre empreinte carbone, mais toutes les entreprises ne peuvent se permettre de construire son data center, alors on a ouvert des « white space », des salles blanches au sein du data center pour permettre aux entreprises d’y stocker leurs données, de la PME au grand groupe qui viennent mettre leur informatique chez nous et profitent d’un environnement mutualisé. On a des personnes en permanence derrière leurs écrans qui surveillent les dérives éventuelles de consommation pour réagir le plus rapidement possible.
Infos: https://engie-cofely.be/